La politique du département des Pyrénées-Atlantiques en faveur de l'occitan s'est concrétisé par la mise en place d'un Maitre d'oeuvre public chargé de mettre en application un Contrat Territorial d'Action Linguistique (CTAL). Ce contrat est un document qui était élaboré depuis deux ans grâce à une collaboration entre les acteurs de la langue et de la culture occitane (associations, artistes, créateurs, personnalités qualifiées) et le conseil général.
Le CTAL couvre la période de 2007 à 2010 et doit comprendre des mesures concernant l'enseignement, la création, l'occitan dans les radios, les cours d'adultes, l'aide à l'édition, une enquête sociolinguistique et une campagne publicitaire concernant la langue et sa promotion.
Le Maitre d'oeuvre public est composé de représentant du Conseil Général, de représentants des communautés de communes qui ont acceptés de s'impliquer dans la politique linguistique, et de l'Etat représenté surtout par l'éducation nationale.

Avec le Rectorat
En plus de la volonté propre du Conseil Général, la politique linguistique du département (qui a bâti Iniciativas) se retrouve sur une convention signée avec le Rectorat de Bordeaux et qui prévoit le développement de l'enseignement de la langue et dans la langue. Il faut mentionner que l'enseignement par immersion et l'enseignement bilingue a parité horaire sont inscrits au même niveau dans ce plan.
En 2007, la politique en faveur de l'occitan devrait bénéficier de 600 000 € de budget départemental.

Signalisation bilingue
La question de la signalisation bilingue sur l'ensemble des routes départementales des Pyrénées-Atlantiques a pris une valeur symbolique et les occitanistes du Béarn et du Bas-Adour voulaient à tout prix que cette mesure soit mise en place.
Le département a déjà mis en place la signalétique en deux langues pour la partie basque du département. Cela fait quelques années que c'est en place.
Actuellement , le Conseil Général a décidé de suivre une politique linguistique en faveur de l'occitan, les associations occitanistes, qui ont toutes signées une texte intitulé "Crida entà la lenga nosta, considèrent que la signalétique bilingue permettra au département de prouver de façon publique et visuelle son engagement.
Il faut reconnaitre que les élus et assimilés ont acceptés cette signalétique. Il est vrai que cela coute cher et demande un effort de pédagogie envers la population. Aussi, il faut tout le temps accompagner les mesures dans le domaine de la toponymie d'explications.
Il y a aussi, matériellement, une signalétique très importante et qu'il ne suffit pas de voir celle des communes car il s'agit de tous les panneaux indicateurs des routes. Ce sont des milliers de panneaux et une opération comme cela demande du temps et de l'argent. Ce sont des millions d'euros. Mais ceci n'empêche pas de réaliser l'opération sur une période raisonnablement longue. De plus, il ne s'agit pas de financer ceci avec le budget de la culture mais avec celui de l'équipement.
De toute façon, les associations rassemblées dans l'appel ont indiqué que le principe selon lequel "tout nouveau panneau installé ou tout panneau remplacé doit être bilingue" est une mesure qui ne coute pas grand chose. Il est avéré que les panneaux bilingues ne représentent pas un surcout. Le problème de la prise de décision doit être plutôt du courage politique.
En lançant une campagne d'affichage sur le thème "une voie, deux langues: signalisation en òc!", les occitanistes ont clairement indiqué leur volonté d'obliger le département à prendre une position claire sur cette question. Il ne serait compréhensible que la chose fut acceptable dans une partie du département et pas dans l'autre.
C'est un des arguments des associations signataires de l'Appel qui ont présenté un document remis aux élus du département, en y ajouter évidemment, tous les autres arguments concernant la pertinence de cette signalétique bilingue comme redonner la dignité et la présence publique à la langue.
Le département a accepté de lancer ce projet, devenant le premier département occitan a afficher les panneaux indicateurs de ses routes en français et en occitan. De quoi donner des idées à d'autres...

Traduction libre de la revue trimestrielle de l'IEO "Anem! Occitans!" (1er trimestre 2007)